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L’exérèse totale du mésocôlon pour le traitement des l’adénocarcinome colique

Par Dr Elhassouni  Mohammed Reda

Introduction

Le cancer colorectal est l’un des cancers  les plus fréquents dans les pays occidentaux et le premier cancer digestif au Maroc. Dans le monde,  plus d'un million de personnes par an développent cette tumeur et plus de la moitié d'entre elles en meurent. 

Au cours des 20 dernières années, la chirurgie du cancer colorectal s'est principalement concentrée sur le cancer du rectum, avec une standardisation du concept d'exérèse  totale du mésorectum (ETM). Cependant, le même type de standardisation opératoire n'a pas été atteint pour la chirurgie du cancer du côlon.

Ceci est d’autant plus évident qu’historiquement, la survie des patients souffrant d'un cancer du côlon était toujours supérieure de 5 à 10 % à celle des patients atteints de cancer du rectum . Avec l'amélioration du traitement du cancer du rectum, cette situation a changé au cours des dernières années dans plusieurs pays avec un pronostic plus défavorable, maintenant pour le cancer du côlon. 

Cette observation soulève la question de savoir si la chirurgie du cancer du côlon peut être encore améliorée en implémentant un traitement chirurgical analogue au concept d’ETM.

Chirurgie, Colon, Outcomes

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Failure to Rescue comme indicateur de qualité chirurgicale

La survenue de complications postopératoires est une source majeure de morbidité, et d'augmentation significative des coûts de prise en charge périopératoire[1]. A cause de leur impact majeur, plusieurs complications spécifiques sont utilisées comme des indicateurs de la qualité de prise en charge chirurgicale. Par exemple, les taux d'infections des sites opératoires, de complications thrombo-emboliques, de fistules anastomotiques ou de réadmissions sont fréquemment utilisés pour auditer la qualité de prise en charge après chirurgie abdominale[2]. La réduction du taux de complications est aussi l'un des objectifs principaux des initiatives d'amélioration qualité en milieu chirurgical. Ces initiatives sont souvent basées sur le contrôle des facteurs prédisposant à la survenue de complications. Par exemple, l'implémentation de mesures telles que la formation du personnel, la promotion de l'hygiène des mains, le respect de l'asepsie et une optimisation de l'utilisation de l'antibioprophylaxie pourrait être faite pour réduire de taux d'infection post opératoires[3].

Il y a deux critiques principales à ces approches centrées sur les complications postopératoires:

  1. la survenue de complications postopératoires est un événement complexe dont les causes sont multifactorielles et parfois inconnues, difficiles à mesurer ou à contrôler
  2. Malgré une très bonne implémentation des initiatives qualité, le bénéfice sur la réduction des taux de complications n'est pas clairement démontré ([2]). De ce fait, les complications postopératoires ne peuvent pas être complètement prévenues, et donc, se concentrer sur la réduction du taux des complications comme indicateur de la qualité de la prise en charge chirurgicale ne serait pas optimal[1].

Le concept "Failure to rescue" FTR (ou échec de sauvetage) a été introduit par Silbet et al. dans les années 1990, et est devenu récemment un indicateur majeur de qualité chirurgicale dans de nombreux pays occidentaux[4]. Il est défini par le décès d'un patient après la survenue d'une ou plusieurs complications. Le taux de FTR est calculé comme suit:

Nombre de patients décédés après survenue d'une complication / Nombre total de patients qui ont eu une complication

Chirurgie, Morbidité, Qualité

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